vendredi 6 janvier 2012

La Comtesse de Ségur déchiffrée : son vocabulaire est-il encore compris aujourd’hui ?

Michel Legrain, auteur de La comtesse de Ségur, mots, silences et stéréotypes, éclaire la lecture de la Comtesse.

Les livres de la Comtesse de Ségur ont inspiré Michel Legrain qui s’aventure dans ses mots muni du Dictionnaire de la langue française de Pierre Larousse publié en 1856. Il raconte les valeurs implicites auxquelles renvoient les écrits de l’époque du Second Empire… bien éloignées parfois de celles du code moral d’aujourd’hui.

Partant de l’hypothèse que nombre de mots utilisés par la comtesse de Ségur ne seraient pas compris comme ils l’étaient alors et que les valeurs implicites auxquelles ils renvoient aujourd’hui ne seraient pas celles du code moral et social du Second Empire, l’auteur propose une lecture de ses œuvres complètes à la lumière du Dictionnaire de la langue française de P. Larousse, publié en 1856.

Si les romans de la comtesse de Ségur sont réputés être aujourd’hui décalés, c’est davantage en raison de l’univers qu’ils décrivent et des valeurs auxquelles ils se réfèrent que pour une difficulté particulière à y décoder mots et expressions. Nous pouvons toutefois faire l’hypothèse que la langue de la comtesse n’échappe pas au sort de toute langue et que des glissements s’y sont opérés sans que nous y prenions garde. Nombre de mots utilisés naguère ne seraient pas compris comme ils l’étaient alors et les valeurs implicites auxquelles ils renvoient aujourd’hui ne seraient pas celles du code moral et social en vigueur sous le Second Empire. Nous rencontrons chez la fille de Rostopchine des pestards, des busons, des cafards, des capons, des grigous qui ne se gênent pas pour prendre un coup de fil en quatre ; quant aux dames et demoiselles, n’en doutez pas, ce ne sont pas toutes des petites filles modèles et nous croisons des pies-grièches, des pécores, des oisons bridés, des péronnelles qui font les renchéries. Passons tout de même à table, puisqu’il y a toujours fricot dans les bonnes maisons. Connaissez-vous le potage de gélinottes et becfigues ? Encore un peu de langue fumée fourrée à la pistache ? Talmouses, croquembouches ou croquignoles ? Sac à papier ! Ce n’est pas de la gargote ! Vous ne suivez pas ?







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